Énergie solaire et nécessité de s'adapter
Réflexion
Il y a de nombreuses années, juste au début du dopage financier pour l'installation de panneaux photovoltaïques, j'avais été contacté massivement par des clients désireux d'en placer sur leur habitation.
Lors du premier rendez-vous, pendant que je prenais les mesures du toit et faisais le relevé des équipements électriques, la propriétaire insistait pour mettre un maximum de panneaux pour maintenir le confort de la maison.
Je me souviens lui avoir dit que le choix solaire, cette énergie gratuite mais capricieuse avec la météo belge, nécessitera de s'adapter, d'utiliser le lave-vaisselle lorsqu'il y a du soleil, de préférer une douche au bain, de limiter l'usage des appareils ménagers superflus, etc…
Rien n'y a fait, son confort, c'était son confort.
J'ai donc repris mes papiers et j’ai dit aux propriétaires que je n'étais pas l'entrepreneur qu'il leur fallait.
Cette situation s'est répétée plusieurs fois au cours des semaines suivantes. D’un autre côté, je constatais que des entreprises, toutes neuves sur le marché, plaçaient des panneaux en dépit du bon sens : inclinaisons inadéquates, orientations défavorables. Il arrivait fréquemment que, dans une même rue, des panneaux soient installés dans des directions opposées, même au nord.
La frénésie d'achat s'est poursuivie longtemps, quasi sans remise en question du mode de consommation énergétique.
Autre anecdote : un client voulait à tout prix une « clim » dans son living. Il avait une belle grande baie vitrée au sud donnant sur sa terrasse. Je lui propose de placer un écran solaire et de discuter ensuite de la clim. Mais j’allais à l’encontre de ses idées. Une entreprise concurrente est venue lui placer la clim. Et il n'y a toujours aucun écran solaire.
Un de nos membres disait récemment qu'on ne peut pas demander à nos coopérateurs de se faire mal. Est-ce vraiment se faire mal que d'agir avec bon sens, en prenant les problèmes à la base plutôt que de soigner les conséquences?
Depuis peu, la ministre de l’Énergie soutient à grand renfort de pub la diminution de la température dans nos habitations en soulignant que cela aide les ukrainiens... En quoi ? Pourquoi toujours déplacer le sens ? L'état de nos cadres de vie, de nos forêts, de nos campagnes, de l'air de nos villes, de l'état de nos rivières ou de nos mers ne suffit-il pas à nous motiver ?
Dimitris Stamatoukos